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3D RELIGION CENTER

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Allemagne - Le culte religieux et catholique détruit pour cause d'extraction de charbon

Publié le 7 Septembre 2022 par 3D RELIGION CENTER dans charbon, religion, Allemagne, eglise, production electrique

Une église entièrement rasée pour mieux extraire du charbon (Allemagne - Rurh)

L’abandon progressif de l’énergie nucléaire en Allemagne est loin d’être sans conséquence, et si le recours croissant au charbon dans la production électrique a déjà entraîné une forte hausse des émissions de CO2, il impacte également de manière directe des communautés locales entières, parfois contraintes de plier bagages.

Dernier exemple en date dans le petite village d’Immerath, coincée entre la Ruhr et les Pays-Bas et dont l’église vient d’être totalement rasée pour laisser place à l’agrandissement d’une gigantesque mine de charbon, malgré les protestations d’habitants et de militants écologistes. 

L’église d’Immerath, symbole d’un charbon tout puissant

 

En accord avec sa volonté de rouvrir et d’agrandir les mines de houilles et lignites existantes sur son territoire, le gouvernement d’Angela Merkel n’hésite pas à sacrifier les villages et les populations concernées. Lundi 8 janvier 2018, une église centenaire de l’ouest du pays a été détruite suite à la délocalisation du village d’Immerath. Édifice symbolique dans cette région rurale, ce lieu de culte n’aura pas résisté à la frénésie du charbon allemand qui semble tout emporter sur son passage.

Avant l’église, plusieurs milliers d’habitants de la région de Rhénanie-du-Nord-Westphalie avait dû déménager pour laisser place à une immense mine à ciel ouvert opérée par l’énergéticien RWE. Propriétaire du plus gros parc de centrales à charbon d’Europe, le groupe allemand prévoit notamment d’extraire toujours plus de combustible du site minier voisin de Garzweiler et nécessitait pour cela une extension de la surface d’exploitation. Précisons ici que le lignite, très bon marché, ne se trouve qu’en surface et impose généralement d’immenses zones d’exploitation.

Déplacés dans une commune voisine, les 900 villageois d’Immerath, ont retrouvé depuis dans leur nouveau village, Immerath-Neu, leur école, le jardin d’enfants et leur cimetière. En revanche, leur église, qui avait été « déconsacrée » après un ultime office fin 2013, était promise à la destruction, malgré une bataille juridique remontée jusqu’à la Cour constitutionnelle. « Qui détruit la culture détruit aussi les êtres humains », clamait en vain des militants de Greenpeace sur une banderole, lundi matin, avant que les machines n’entament leur entreprise de démolition.

Des déplacements de population qui sont monnaie courante

De manière générale, les déplacements de population liés aux mines de charbon se sont multipliés ces dernières années, en Lusace notamment, région de l’Est proche de la Pologne, où des villages entiers ont été rayés de la carte. « En 2007 déjà, une église vieille de 750 ans avait été déménagée de 12 km entre Heuersdorf et Borna (est), sur deux plateformes roulantes et pour 3 millions d’euros, pour éviter de la détruire », rappelle l’AFP.

En 2014, c’est le petit village « vert » de Proschim ainsi que de nombreuses fermes alentours qui ont été détruits pour permettre l’ouverture de nouvelles mines. Proschim était pourtant considéré comme une référence en matière d’énergies renouvelables. Entourée d’éoliennes, de centrales solaires et de centrales biogaz qui alimentaient près de 15.000 foyers, la communauté locale semblait s’être dévouée à la cause verte. Insuffisant pour le gouvernement qui tente depuis 2011 de combler le vide laissé par l’énergie nucléaire et a fait le choix d’un retour au charbon pour accompagner le déploiement des énergies vertes.

En Allemagne, la sortie du nucléaire n’est pas sans contrepartie

Le plan énergétique mis en place en catastrophe par Angela Merkel (suite à l’accident de Fukushima en 2011) a en effet placé nos voisins d’outre-Rhin dans une situation énergétique complexe. Si l’objectif de la chancelière allemande était avant tout de sortir l’Allemagne de sa dépendance à l’énergie nucléaire d’ici 2022 via la fermeture des 17 réacteurs allemands (seuls 8 sont encore en fonctionnement à l’heure actuelle), ce désengagement progressif ne fut pas sans conséquence.

Se tournant pleinement vers les énergies renouvelables, le pays est bel et bien parvenu à déployer les filières solaire et éolienne pour atteindre en 2016 plus d’un tiers de la production d’électricité du pays (32% de la consommation étaient couverts par les énergies vertes). « Pourtant, le rythme de croissance actuel ne permettra pas d’atteindre les objectifs qui avaient été fixés pour 2020 », soulignent les experts du think tank berlinois Agora, et ces chiffres éloquents cachent une réalité bien différente en matière de coût de l’électricité et d’émissions de CO2. L’Allemagne est devenue dans le même temps, un des pays, avec le Danemark, où l’électricité est la plus chère (presque deux fois plus que le tarif actuel en France), mais également un des pays européens les plus pollueurs du fait d’un recours au charbon accru ces dernières années.

Les autorités se sont vues contraintes de recourir aux énergies fossiles comme le lignite ou la houille afin de garantir la stabilité de son réseau électrique et la production d’électricité à base de charbon a donc considérablement augmenté (et avec elle les émissions de CO2). Le charbon représente aujourd’hui près de 40% de la production d’électricité nationale et le gouvernement cherche toujours à réexploiter d’anciennes filières de ce combustible sur le territoire.

Crédits photo : Dr James A. Cameron (Twitter)

source : https://lenergeek.com/2018/01/12/allemagne-eglise-charbon/

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