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3D RELIGION CENTER

Un regard d'innovant sur le monde de la RELIGION ! En route vers le futur : Faits majeurs, Tendances, Curiosités contemporaines ... bientôt réalités de notre quotidien. Le WEB, matière vivante !

Afrique : cyber religion - religieux africain 2.0 - réseaux virtuels - religion online - expériences religieuses en ligne

Publié le 21 Septembre 2018 par 3D RELIGION CENTER dans Burkina Faso, églises évangéliques, cyber religion, Afrique, médias numériques, acteurs religieux, Afrique subsaharienne, religion online, reseau virtuel, institutions religieuses, réseaux sociaux, reseau social, online religion, internet, religiosite, Évangile, Christ, marabout

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Questions à Pamela Millet-Mouity, doctorante en Socio-anthropologie politique et religieuse à l’EHESS-Paris, et à Frédérick Madore, chercheur postdoctoral Banting à l’University of Florida. Ils viennent de coordonner un numéro de la revue Émulations consacré aux acteurs religieux africains à l’ère du numérique.

A-t-on assisté à la création de « cyber religions » ou de « religions numériques » en Afrique ces 15 dernières années ?

Pour bien répondre à cette question, il est important d’abord de préciser ce qu’on entend par « cyber religion », car une multitude de concepts n’ayant pas toujours la même signification ont été développés pour analyser les nouvelles formes de religiosité qui sont apparues grâce à Internet. Dans les années 1990 et au début de la décennie 2000, des chercheurs ont proposé la distinction entre la « religion online » et l’« online religion ».

Le premier type « religion online », le plus fréquent, correspond aux rituels qui sont largement basés sur des initiatives « hors ligne » à l’église, au temple ou à la mosquée, alors que le second « online religion » réfère aux nouvelles pratiques religieuses qui ont émergé à partir du Web.

La séparation entre ces deux catégories étant devenue de plus en plus ténue, surtout avec le développement du Web 2.0, les termes de «digital religion », de « cyber religions » et de « religion numérique » se sont popularisés. Ceux-ci réfèrent non seulement à la religion telle qu’elle se donne à voir en ligne, mais aussi à la façon dont les médias numériques façonnent, modèlent et transforment les croyants et les subjectivités religieuses hors ligne et vice versa.

Concernant le cas de l’Afrique, il est difficile de donner une réponse satisfaisante à une question aussi complexe. Bien que les médias numériques offrent à l’ensemble des acteurs religieux de ce continent un vivier de possibilités, les disparités qui s’observent entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne, entre les différentes régions linguistiques ainsi qu’entre les zones rurales et urbaines rendent toute généralisation hasardeuse. Selon les contextes, nous pouvons observer des effets ambivalents quant aux modalités et aux formes d’appropriation de ces médias, et donc à la manière dont se déploie et se donne à voir ce « religieux africain 2.0 » dans sa forme plurielle.

Cependant, comme l’a souligné Rosalind I. J. Hackett dans un entretien que nous avons réalisé pour le numéro, qui est une des pionnières dans le domaine de la recherche des médias et des religions en Afrique subsaharienne, il serait prématuré de parler d’une interdépendance entre les sphères en ligne et hors-ligne bien qu’elle soit appelée à croître. Ceci est d’autant plus vrai en raison de problèmes d’accessibilité persistants et de coûts variables d’une connexion à Internet pour de nombreux consommateurs africains. Ainsi, pour le moment, il s’agit davantage de «religion online » pour reprendre cette terminologie. Pour les fidèles eux-mêmes, mais aussi pour les institutions religieuses et leurs représentants, les expériences religieuses en ligne viennent davantage compléter et non supplanter celles hors-ligne plus traditionnelles. Assister à un service de culte en ligne n’a pas le même attrait pour les fidèles que ce que représente le fait d’y être en personne, qui a un aspect social très important.

Concernant les christianismes, il semble toutefois intéressant de souligner qu’en contexte diasporique, on assiste depuis une dizaine d’années à l’essor en ligne de groupes de prières et de réseaux virtuels, formels ou informels, constitués exclusivement d’« anciens chrétiens du dimanche » comme ils aiment à se qualifier, qui n’ont pas d’existence hors-ligne. Souvent d’anciens fidèles très actifs, les adhérents de ces groupes et réseaux virtuels, très prosélytes, rejettent notamment le modèle « classique » de ce qu’on pourrait qualifier d’« église-bâtiment ». Sur différents réseaux sociaux, ils prônent de façon plus ou moins radicale le retour imminent du Christ, la (ré)appropriation individuelle des écritures bibliques et la « vraie » exemplarité quotidienne de chaque adhérent. Bref, ils préconisent une vie en adéquation avec ce qu’ils considèrent comme le « véritable Évangile, celui des derniers temps »; un Évangile débarrassé, vous l’aurez compris, de la figure pastorale et des pratiques liturgiques traditionnelles des congrégations d’origine. Le fonctionnement et la spécificité de ces nouveaux groupes et réseaux structurés exclusivement autour d’une médiatisation 2.0 à tonalité polémique restent toutefois encore à étoffer.

Qu’apporte l’étude du numérique à la compréhension des religions en Afrique subsaharienne ?

Si les églises évangéliques et (néo)pentecôtistes d’Afrique de l’Ouest anglophone ont initialement été les plus entreprenantes dans l’utilisation des médias numériques, des figures et groupes religieux des autres confessions d’Afrique subsaharienne ont de plus en plus recours à Facebook, Twitter, Instagram et YouTube pour leurs activités de prosélytisme.

Certes, le degré de pénétration et l’accessibilité d’Internet en Afrique demeurent parmi les plus faibles dans le monde : 35,2% de la population y avait accès selon des chiffres de décembre 2017 .

Malgré tout, son usage est en forte augmentation : entre 2000 et 2017, le nombre d’utilisateurs sur le continent africain est passé de 4 500 000 à plus de 453 000 000, soit une croissance de 9 942% ! Il y aurait également aujourd’hui plus de 177 000 000 comptes africains sur Facebook.

Ces outils numériques ont des incidences importantes sur le religieux en Afrique subsaharienne. Ils ont entre autres ouvert la voie à de nouveaux acteurs, qui n’ont pas nécessairement le profil classique des autorités spirituelles traditionnelles – souvent des hommes d’âge mûr –, pour acquérir une légitimité voire une autorité religieuse. C’est le cas notamment pour des jeunes et, dans une moindre mesure, des femmes. Internet a aussi favorisé la démultiplication de l’offre religieuse et a exacerbé le jeu de concurrence médiatique entre les leaders et groupes religieux. Cette plus grande fragmentation de l’autorité religieuse s’est aussi accompagnée d’une sorte de consumérisme religieux. En effet, grâce à la présence accrue des religions dans les médias numériques, les fidèles d’Afrique subsaharienne peuvent dorénavant « magasiner » leur guide religieux en fonction de leurs différents besoins. Un des nouveaux aspects à considérer concerne les pratiques dites de papillonnage d’une église virtuelle, d’un site, d’un forum ou d’un réseau social à l’autre, en fonction des affinités électives et des attentes subjectives de chaque croyant connecté, en dehors ou au sein même des communautés ou congrégations religieuses d’origine.

Par ailleurs, si les médias numériques offrent de nouveaux moyens de se connecter et ont une influence sur l’appartenance religieuse, il faut également accorder une attention particulière à la relation entre les centres et les périphéries, c’est-à-dire entre le siège de l’Église, de la mosquée ou du temple et ses communautés diasporiques. Penser les différentes formes de religiosité des acteurs africains tant sur le continent que dans les diasporas à l’ère des médias numériques implique de s’intéresser à ces interconnexions transnationales.

Qu’apporte votre numéro en particulier à la connaissance de ce phénomène ?

La popularité du champ d’études qui s’est développé autour des médias et des groupes religieux au cours des vingt dernières années n’a pas épargné l’Afrique subsaharienne. La majorité des travaux publiés sur ce sujet ont mis l’accent sur les small media (cassettes audio, films vidéo, CD, DVD) et les médias de masse plus « traditionnels » que sont la presse, la radio et la télévision. Ainsi, peu d’études ont jusqu’à présent traité de manière significative de l’usage des médias numériques par les groupes religieux subsahariens si bien que le continent africain est quelque peu resté en marge des Digital Religion Studies . Il y avait donc la nécessité d’entreprendre des recherches, tant empiriques que théoriques, sur cette question.

Les auteur·e·s des six articles de ce numéro thématique ont cherché à y contribuer en réfléchissant à l’utilisation des médias numériques par divers groupes religieux et figures charismatiques dans cinq pays en se penchant sur la confrérie musulmane Hibut-Tarqiyyah du Sénégal, des églises chrétiennes de Ouagadougou (Burkina Faso), des chrétiens de la République démocratique du Congo, des fidèles camerounais du pasteur nigérian T. B. Joshua, des musulmans ivoiriens ainsi qu’une communauté mixte regroupant des chrétiens et des musulmans au Burkina Faso.

Ce numéro spécial rend compte de la manière dont la présence du religieux sur Internet permet d’interroger aussi bien les institutions, les communautés, les croyances, les pratiques que les subjectivités religieuses. Il s’agit de porter un regard pluridisciplinaire sur les nouvelles réalités induites par l’irruption des médias numériques dans la sphère religieuse des mondes africains. Ainsi, chaque contribution questionne, à sa façon, les multiples bricolages, ramifications, circulations et conflictualités qui travaillent le « religieux africain » à l’ère du numérique, tant au niveau des discours et des représentations que des pratiques. Les auteur·e·s s’attachent non seulement à interroger les effets de l’utilisation d’Internet par les acteurs religieux sur les manières de croire, de faire croire et les subjectivités qui en découlent, mais également à explorer les articulations fines entre ces deux sphères – « religieux africain » et médias numériques – à partir de terrains inédits. Qu’il s’agisse d’analyser le contenu de pages Facebook, de comptes Twitter et de forums de discussions de certaines associations ou figures religieuses parmi les plus actives et les plus populaires ou encore de réaliser des enquêtes auprès des responsables et des fondateurs de quelques-uns des principaux sites Web religieux, ce numéro spécial se veut donc une contribution originale à une région qui reste sous-étudiée par rapport au reste du monde et notamment le monde occidental.

En croisant différentes approches disciplinaires, focales d’observations et perspectives analytiques, le numéro thématique a ainsi fait émerger plusieurs thématiques transversales communes aux différentes études de cas. Celles-ci nous éclairent tant sur les manières dont le « religieux africain » et les médias numériques s’imbriquent dans l’élaboration de récits pluriels que sur les pistes méthodologiques et théoriques qui sous-tendent toute entreprise visant à saisir la manière dont les acteurs africains représentent leurs expériences et engagements religieux à l’ère du numérique, mais aussi sur les rapports de force et de sens autour de la visibilité de ces représentations. Qu’il s’agisse de l’importance des réseaux religieux ou des interactions entre le religieux et la politique voire le politique, des pratiques de foi en ligne et leur dialectique avec la politique de la religion, ou bien encore de faire circuler d’une plateforme numérique religieuse à l’autre, ou tout simplement d’un compte Facebook/Twitter à l’autre des contenus et informations ludiques et divertissants.

Du Burkina Faso (Kaboré et Gosselin) au Sénégal (Sylla) en passant par la Côte d’Ivoire (Binaté), le Cameroun (Batibonak et Batibonak) et la République démocratique du Congo (Didier Makal), les analyses réalisées par les auteur·e·s susmentionné·e·s concordent donc sur le constat d’un enchevêtrement des mondes religieux et médiatiques ; nous invitant par là même à penser, comme l’a souligné à juste titre Pype en conclusion du numéro, l’existence d’un « religieux africain 2.0 » pluriel et plastique - islam 2.0, chrétienté 2.0, bweti.2.0, etc -, qui peut se donner à voir aussi bien sous l’angle des hybridations, des connivences et des emprunts que des tensions. Mais si ce « religieux africain 2.0 » recouvre des situations et des perceptions multiples et labiles bien réelles, éclairer ces dynamiques et rester au plus près des transformations et recompositions identitaires, communautaires et sociales qu’il engendre, tant sur le continent que dans les diasporas, suppose une constante remise en question de nos concepts/notions et transforme indéniablement nos manières de faire de la recherche

source : http://libeafrica4.blogs.liberation.fr/2018/09/19/religions-numeriques-en-afrique/

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La Chine va censurer les contenus religieux en ligne - une decision du Bureau National des Affaires Religieuses

Publié le 17 Septembre 2018 par 3D RELIGION CENTER dans religion, Chine, caractere, bapteme, ceremonie, bouddhiste, mess, reseau social, reseaux sociaux, 3d religion center, parti communiste chinois

Aucune organisation ou individu ne peut, sous quelque forme que ce soit (texte, photo, son, vidéo, etc.) diffuser en direct ou en différé sur internet des vénérations de Bouddha, des brûlages d'encens, des ordinations de bonzes, des récitations de soutras, des offices religieux, des messes, des baptêmes ou tout autre activité religieuse

Bureau national des affaires religieuses de Chine

LA CHINE VA CENSURER LES CONTENUS RELIGIEUX EN LIGNE

Les organismes dûment autorisés pourront continuer à publier certains contenus à caractère religieux, mais dans des contours très définis

Envoyer la photo d'un baptême, de cérémonies bouddhistes, ou d'une messe sur les réseaux sociaux devrait bientôt être interdit en Chine en vertu d'un projet de réglementation, dernier tour de vis en date visant les religions.

Les organismes dûment autorisés pourront continuer à publier certains contenus à caractère religieux, mais dans des contours très définis, selon une proposition de loi annoncée lundi par le Bureau national des affaires religieuses.

«Aucune organisation ou individu ne peut, sous quelque forme que ce soit (texte, photo, son, vidéo, etc.) diffuser en direct ou en différé sur internet des vénérations de Bouddha, des brûlages d'encens, des ordinations de bonzes, des récitations de soutras, des offices religieux, des messes, des baptêmes ou tout autre activité religieuse», prévoit le texte.

En cas d'infraction, les organisations incriminées pourraient être interdites. Le document ne précise en revanche pas les sanctions susceptibles de viser les particuliers. Ce texte qui comprend 35 articles vise à promouvoir la «stabilité sociale» et à lutter contre «l'extrémisme». Il est publié à l'heure où le Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir s'inquiète d'une possible poussée de l'islamisme radical, notamment dans la région du Xinjiang (nord-ouest), où la moitié de la population est de confession musulmane.

Contrôle numérique

Le projet de loi se présente comme un rempart contre le prosélytisme religieux. Il propose ainsi d'interdire «la distribution de produits religieux», «l'incitation faite aux mineurs à participer à des activités religieuses» ou encore les «outrages aux croyants et aux non-croyants».

Le texte est officiellement ouvert aux commentaires du public. Mais le PCC n'apporte en général que de très légères modifications à ce type de textes législatifs. De nouvelles règles encadrant les religions sont déjà en vigueur depuis le 1er février en Chine. Elles interdisent notamment les dons venant de l'étranger et restreignent les conditions d'ouverture des écoles confessionnelles.

Au Xinjiang, les autorités prohibent depuis 2017 le port du voile intégral.

Elles découragent également l'observance du jeûne du ramadan par les fonctionnaires et les étudiants.

Les autorités de la province du Zhejiang (est) ont mené en 2016 une campagne controversée visant à retirer les croix du sommet de nombreuses églises chrétiennes locales.

source : http://www.strategies.fr/actualites/medias/4017235W/la-chine-va-censurer-les-contenus-religieux-en-ligne.html

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